Comment améliorer votre qualité d’air au bureau ?

90% de notre temps en moyenne dans un environnement intérieur et pas moins de 7 à 10 heures par jour au bureau : l’environnement intérieur joue un rôle essentiel dans notre bien-être général et est capable d’influencer positivement ou négativement notre santé !

Une mauvaise qualité de l’air intérieur peut favoriser notamment l’émergence de symptômes tels que des maux de tête, de la fatigue, une irritation des yeux, du nez, de la gorge ou de la peau, des vertiges, des manifestations allergiques ou de l’asthme.  Une bonne qualité de l’air à l’intérieur d’un bâtiment a, au contraire, un effet positif démontré sur la diminution du taux d’absentéisme, le bien-être des occupants et de la performance de l’entreprise.

Nous attendons tous que nos bureaux nous procurent confort et bien-être, avec notamment des demandes croissantes pour une meilleure qualité de l’air intérieur. Mais c’est aussi à nous de contribuer tous à un air intérieur plus pur, individuellement ! Voici 5 idées à appliquer, et qui bousculeront les idées reçues…

Les plantes d’intérieur : oui mais…

De plus en plus fréquemment, des plantes d’intérieur installées par les entreprises ou les collaborateurs eux-mêmes à des fins esthétiques. Nous sommes clairement persuadés que l’apport de nature dans le bâtiment a un effet bénéfique pour notre bien-être, d’autant plus que certaines plantes sont réputées pour avoir des vertus dépolluantes. Il faut cependant ne pas oublier que:

  • les plantes peuvent être sources de phénomènes allergiques.
  • les substrats sur lesquels poussent les végétaux sont favorables au développement de moisissures qui peuvent générer des phénomènes de type allergique notamment.
  • l’entretien des plantes est souvent lié à l’utilisation de produits biocides,  peuvent également avoir un impact sur la santé.

Sommes-nous vraiment protégés de la cigarette ?

Nous sommes tous persuadés de la nocivité du tabagisme “actif”, une des causes principales de décès dans le monde avec, tous les ans, environ 6 millions de fumeurs. Le tabagisme passif est aussi en cause avec 600 000 victimes non fumeurs.

Depuis la loi Evin, obligeant de fumer dans des zones fumeurs, les non fumeurs se sentent protégés du tabagisme passif. Mais est-ce vraiment le cas ? Pas tout à fait.

Ainsi la disparition du nuage de fumée créé par la combustion du tabac ne signifie pas forcément que le risque pour la santé n’existe pas. Selon le Professeur Bertrand Dautzenberger, président de l’office français de prévention du tabagisme, les résidus de fumée constituent une pollution par des particules très fines. Le Pr Bertrand Dautzenberger souligne que ces particules restent longuement en suspension dans l’air puis se déposent en couche de poussières sur toutes les surfaces (moquettes, meubles, vitres, vétements,…). Ainsi lors de la moindre vibration, ces dépôts sont prêts à se remettre en suspension dans l’air créant ainsi un tabagisme ultra-passif.

Les fumeurs apportent donc avec des particules très fines qui peuvent conduire au bureau à nous exposer un tabagisme ultra-passif.

Il faut que ça sente bon… ?

Les parfums contiennent des substances chimiques qui se dispersent immédiatement dans l’air contribuant alors à la pollution intérieure des bâtiments.

A titre d’exemple, l’Environmental Working Group, une ONG américaine experte en produits toxiques a récemment relevé 89 substances chimiques dans un célèbre désodorisant d’intérieur, dont des perturbateurs endocriniens et des substances cancérigènes avérées.

Pour obtenir de l’air pur et frais, laissez tomber les désodorisants d’intérieur et ouvrez les fenêtres, aérez tout simplement vos locaux, vos proches et vous vous en porterez mieux.

Soyez toutefois attentif au point suivant !

Il faut ouvrir les fenêtres ?

Il n’est cependant pas rare, que l’air extérieur soit fortement chargé en particules ou polluants que nous faisons rentrer quand nous ouvrons les fenêtres de notre bureau pour notre confort.  De nombreux immeubles de bureaux étant conçus avec des système de filtration de l’air très performant, il est préférable de laisser les fenêtres fermées durant ces épisodes de pollution.

Un simple coup d’œil sur les sites de mesures de qualité de l’air (Airparif ou Plumelabs par exemple) permet de déterminer s’il est opportun d’ouvrir la fenêtre.

Idéalement, il faut également disposer d’informations claires sur la qualité de l’air intérieure et extérieure, afin de choisir s’il est pertinent d’aérer.

Attention au chauffage…

A l’exception des rares bureaux disposant d’un système de contrôle de l’humidité, la plupart des systèmes de chauffage (en particulier électriques), assèchent l’air.

Un air trop sec aura pour conséquence par exemple:  Trouble de la voix ; transmission des agents pathogènes facilitée (virus grippaux) expulsés par les individus qui restent trop longtemps en suspension dans l’air ; dessèchement de la peau et démangeaisons ; etc.

Au delà des aspects environnementaux, monter la température n’est donc pas sans conséquence sur sa santé !

Qualité de l’air intérieur : un cocktail subtil de pollutions très variées…

Quels sont les sources et polluants de l’air intérieur ?

La Qualité de l’Air intérieur est le résultat des interactions complexes entre l’environnement extérieur, les équipements et matériaux des bâtiments, le mobilier et le matériel quotidien, les individus et leurs activités.

De façon schématique, cinq facteurs de base interagissent et influencent la Qualité de l’Air Intérieur (source Guide pratique – gestion de la qualité de l’air intérieur. Ministère de la santé et Institut de veille sanitaire) :

  • les sources des polluants de l’air intérieur et de l’environnement extérieur ;
  • la structure du bâtiment, en lien avec les systèmes de CVC ;
  • la diffusion des polluants, éventuellement leur transformation ;
  • les occupants ;
  • l’entretien et la maintenance du bâtiment.

Parmi les polluants de l’air intérieur ont va notamment retrouver les polluants de nature chimique (Composés Organiques Volatiles, Benzène, Dioxyde de Carbone, etc.), de nature physique (Particules en suspension, radon, etc.) et de nature biologique ( champignons et levures, algues, helminthes, protozoaires, bactéries, virus, acariens, fragments de matériel animal et végétal, etc.).

Pas d’obligation mais des recommandations !

Contrairement à certains établissements recevant du public, il n’existe pas d’obligation légale pour les immeubles de bureaux… Tout du moins pour le moment…

Pour autant, afin de répondre  à l’amélioration de la qualité de l’air intérieur, les administrations, l’OQAI (Observatoire de la qualité de l’air intérieur) et les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (Aasqa) ont réalisé des documents et des campagnes d’information ciblés.

L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), a par exemple travaillé  à l’élaboration de Valeurs-Guide1, fondées exclusivement sur des critères sanitaires.

1 Valeurs-Guide définies comme des concentrations dans l’air d’une substance chimique en dessous desquelles aucun effet sanitaire ou aucune nuisance ayant un retentissement sur la santé n’est attendu pour la population générale en l’état des connaissances actuelles.

La qualité de l’air intérieur nous concerne tous. Elle est à la fois un enjeu de bien-être individuel, de santé publique et de performance de l’entreprise.

Le bons sens voudrait donc que nous nous y intéressions tous !

Entreprises, collaborateurs pourquoi ne pas devenir acteur de la qualité de l’air intérieur ?

La Qualité de l’Air intérieur est le résultat des interactions complexes entre l’environnement extérieur, les équipements et matériaux des bâtiments, le mobilier et le matériel quotidien, les individus et leurs activités.

Depuis des années les acteurs de l’immobilier se sont largement mobilisés pour améliorer la qualité de l’air intérieur:

  • Industriels des produits de construction en assurant l’étiquetage des produits de construction et de décoration
  • Promoteurs en s’engageant dans les certifications environnementales (HQE, BREEAM, LEED) de leurs constructions: Choix des matériaux de construction, traitement de l’air, maitrise des conditions de confort, etc.
  • Gestionnaires en s’engageant dans les certifications environnementales de l’exploitation (HQE Exploitation, BREEAM In USE): Choix des produits d’entretien et de nettoyage, formation du personnel, gamme d’intervention, etc.

Que se soit au niveau de l’entreprise ou des collaborateurs, il est également possible d’être acteur de la qualité de l’air intérieur.

Pour aller plus loin, il existe une multitude d’outils et de stratégies d’accompagnement pour améliorer la qualité de l’air intérieur au bureau :

  • La certification WELL Building Standard apporte des propositions pour améliorer la qualité de l’air, le bien-être et le confort
  • G-ON intervient dans le cadre d’audit de qualité de l’air: enquête de perception auprès des collaborateurs, , mesure de qualité de l’air, caractérisation de l’ensemble des sources et d’usage ayant un impact sur la qualité de l’air intérieur, descriptif technique et réglementaire des installations de ventilation et de traitement de l’air, évaluation des opérations de maintenance, etc.
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